Amara Essy s’est éteint le 8 avril 2025. La Côte d’Ivoire perd l’un de ses plus brillants diplomates, une figure emblématique dont l’action a marqué l’histoire politique et internationale du pays pendant plusieurs décennies. Sa disparition laisse un vide immense dans le paysage institutionnel africain.
Une vie au service de l’État ivoirien
Proche collaborateur du président Félix Houphouët-Boigny, Amara Essy a été un acteur clé de la diplomatie ivoirienne. Il occupa le poste de Ministre des Affaires étrangères de 1990 à 1998, en pleine période de mutations géopolitiques mondiales. Son sens de l’écoute, sa maîtrise des codes diplomatiques et sa capacité à bâtir des consensus faisaient de lui un artisan discret mais influent de la politique étrangère ivoirienne.
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Ses mandats ont permis de consolider les relations bilatérales entre la Côte d’Ivoire et plusieurs puissances mondiales, tout en contribuant à la médiation de plusieurs crises régionales, notamment en Afrique de l’Ouest.
Un acteur de la scène internationale
Mais Amara Essy, ce n’est pas seulement une carrière nationale. Il a également marqué de son empreinte les grandes institutions internationales. En 1994, il est élu président de la 49e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, un poste prestigieux qu’il occupe jusqu’en 1995. Il devient ainsi le premier Ivoirien à accéder à une telle fonction au sein de l’ONU, preuve de la reconnaissance internationale dont il jouissait.
Ce rôle l’a placé au cœur des grandes décisions internationales de l’époque, renforçant l’image d’une Côte d’Ivoire ouverte sur le monde, prête à jouer sa partition dans le concert des nations.
Pilier de l’unité africaine
En 2001, Amara Essy est nommé Secrétaire général de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), à un moment critique de son évolution. Il accompagnera, en tant que président intérimaire, la transformation de l’OUA en Union africaine (UA), dont il deviendra le premier président de la Commission à la création officielle de l’organisation en juillet 2002.
Sous son leadership, les bases de la nouvelle architecture politique et institutionnelle africaine ont été posées. Il a contribué à insuffler une dynamique d’intégration et de coopération plus ambitieuse au sein du continent.
Un homme respecté, discret et visionnaire
Discret mais déterminé, Amara Essy était reconnu pour son élégance verbale, sa diplomatie active et son attachement profond aux valeurs républicaines. Ses collaborateurs saluent un homme “d’une rigueur exemplaire, d’un calme olympien et d’un amour profond pour son pays”.
Sa disparition suscite une vive émotion tant en Côte d’Ivoire qu’au sein des cercles diplomatiques internationaux. Des hommages officiels sont attendus dans les prochains jours pour célébrer la mémoire d’un homme qui aura tout donné pour son pays et pour l’Afrique.
Un héritage à transmettre
Aujourd’hui, la jeunesse ivoirienne et africaine perd un modèle. Amara Essy incarne cette génération d’hommes d’État pour qui la diplomatie était un outil de paix, de progrès et de rayonnement. Son parcours, à la croisée de la politique, de la négociation et de l’engagement africain, devrait inspirer les futurs diplomates du continent.
Au moment où l’Afrique est appelée à jouer un rôle de plus en plus central dans les relations internationales, l’exemple de Amara Essy doit être étudié, compris et célébré.
Il s’éteint à un moment où sa voix aurait été précieuse. Mais ses écrits, ses discours et ses actions restent vivants, porteurs d’un message d’unité, de dignité et de souveraineté africaine. Son nom figurera sans aucun doute parmi ceux des bâtisseurs du panafricanisme moderne. Que cette perte serve à raviver l’engagement des nouvelles générations pour une Afrique forte, unie et respectée sur la scène mondiale.
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