Cyberattaques : entre 2020 et 2024, la France a enregistré une recrudescence inquiétante des attaques informatiques ciblant les transports publics. C’est ce que révèle le dernier rapport de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’informations (ANSSI), qui tire la sonnette d’alarme sur un secteur devenu une cible privilégiée des cybercriminels. Avec 123 événements recensés en seulement quatre ans, les cyberattaques s’installent comme une menace persistante contre des infrastructures pourtant essentielles à la vie urbaine.
Une montée inquiétante des cyberattaques sur les transports publics
Selon l’ANSSI, les cyberattaques visant les transports en commun sont devenues monnaie courante. Entre janvier 2020 et décembre 2024, ce sont pas moins de 123 événements liés à la sécurité informatique qui ont été signalés. Le plus inquiétant : 32 de ces attaques ont été confirmées comme réussies.
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Des chiffres alarmants révélés par l’ANSSI
Les 123 événements se répartissent entre 91 signalements — principalement des campagnes de phishing, vols d’identifiants, erreurs humaines — et 32 incidents confirmés, où des pirates sont effectivement parvenus à infiltrer des systèmes d’information.
Un écosystème interconnecté mais vulnérable
Ce qui rend les transports particulièrement vulnérables, c’est leur structure interconnectée. Entre opérateurs de transport, collectivités locales et prestataires privés, les systèmes informatiques utilisés sont souvent disparates, mal protégés ou obsolètes.
Les méthodes préférées des cybercriminels
Parmi les outils utilisés : hameçonnage, ransomware, intrusion via réseaux Wi-Fi mal sécurisés, et exploitation de failles dans les logiciels de gestion de trafic. Les cybercriminels misent sur des accès multiples et un manque de coordination pour mener leurs opérations.
Pourquoi les transports publics attirent-ils les hackers ?
Les infrastructures de transport urbain sont désormais truffées de capteurs, de bornes de paiement connectées et de systèmes d’information en temps réel. Autant de points d’entrée potentiels pour des cyberattaques.
Des données sensibles à portée de clic
Les réseaux de transport hébergent des masses de données personnelles, mais aussi des informations critiques : plannings, itinéraires, tickets numériques, paiements bancaires. Pour les pirates, c’est une manne inestimable.
Une opportunité de semer le chaos urbain
Une cyberattaque réussie peut désorganiser tout un réseau de transport, bloquer la circulation, désorienter les usagers et provoquer une panique. C’est cette puissance de nuisance qui attire les cybercriminels.
Des prestataires mal formés aux enjeux de cybersécurité
Le rapport pointe aussi un déficit de formation. Beaucoup de prestataires sous-traitants n’ont pas été suffisamment sensibilisés aux normes de cybersécurité, ce qui crée des portes d’entrée involontaires.
Les failles structurelles les plus critiques
Parmi les vulnérabilités recensées figurent les systèmes non mis à jour, les logiciels non homologués, et l’absence de segmentation réseau entre les services publics et techniques.
Manque d’uniformisation des systèmes
L’absence de normes uniformes entre opérateurs empêche une réaction coordonnée face aux cyberattaques. Chaque acteur agit selon ses moyens, sans vision centralisée.
Des pratiques de sécurité obsolètes
Des mots de passe inchangés depuis des années, des logiciels périmés, des accès utilisateurs mal contrôlés… Ces pratiques, encore courantes, exposent les infrastructures à des attaques opportunistes.
Des interventions tardives et coûteuses
Souvent, les cyberattaques ne sont détectées que plusieurs jours après leur déclenchement. Le coût de la remédiation est alors décuplé : pertes de données, image de marque ternie, reprise lente des services.
Cyberattaques en France : que recommande l’ANSSI ?
L’agence appelle à une mobilisation nationale du secteur des transports pour renforcer la résilience numérique.
Harmonisation des protocoles de sécurité
Il s’agit de mettre en place un socle commun de pratiques : surveillance continue, mises à jour régulières, audit des systèmes. Une mutualisation des efforts est indispensable.
Renforcement de la formation du personnel
Former tous les acteurs — du technicien au dirigeant — à reconnaître les menaces, adopter les bons réflexes et signaler rapidement toute anomalie est essentiel.
Investissements prioritaires dans la résilience numérique
L’ANSSI appelle également à une augmentation des budgets alloués à la cybersécurité, avec un focus sur la protection proactive : pare-feux intelligents, antivirus avancés, IA de détection comportementale.
Cyberattaques : la France à l’épreuve d’une nouvelle guerre
Ces attaques relèvent d’une forme de guerre hybride, où les cibles ne sont plus militaires, mais civiles. Désormais, couper une ligne de tramway peut suffire à paralyser un quartier entier.
Une bataille invisible mais stratégique
Les cyberattaques ne laissent pas de traces visibles, mais leur impact est bien réel. Leur multiplication rend crucial le renforcement des défenses nationales.
Un enjeu national pour la sécurité publique
Les transports publics sont un maillon essentiel du quotidien. Leur paralysie, même temporaire, peut avoir des conséquences économiques et sociales majeures.
Vers une législation plus stricte en matière de cybersécurité ?
Des voix s’élèvent pour réclamer une loi obligeant les opérateurs à se conformer à un standard de cybersécurité unique, avec audits réguliers et amendes en cas de manquement.
Une prise de conscience nécessaire et urgente
La France ne peut plus se permettre de considérer la cybersécurité comme une option. Les transports en commun doivent devenir un bastion imprenable pour les pirates.
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