Trois responsables de musées et de restitutions d’Afrique, représentant le Bénin, le Sénégal et le Nigeria, ont exprimé cette semaine leurs préoccupations quant au report du projet de loi français sur les restitutions de biens culturels, dans une tribune publiée par le quotidien Le Monde. Cette décision reportant le processus à l’automne 2024 contredit l’engagement pris par Emmanuel Macron en 2017 à Ouagadougou. Malgré cette promesse, seuls vingt-sept biens ont été restitués à des pays africains depuis lors.
Dans leur tribune parue le mardi 30 avril, les signataires décrivent ce report comme un choc. Alain Godonou, directeur du programme « musées » du Bénin, exprime son impatience face à ce délai et souligne la nécessité d’accélérer le processus.
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La loi française sur les restitutions de biens culturels est vivement attendue, mais son examen a été retardé de plusieurs mois. Le Conseil d’État aurait relevé que la sortie de ces biens du domaine public en France doit être motivée par un intérêt supérieur. Les signataires estiment que l’importance de ces œuvres devrait également être considérée comme un intérêt supérieur.
Outre le report, les signataires rejettent les conditions qui pourraient accompagner les restitutions de biens culturels. Ils soutiennent qu’une fois les biens restitués, aucune imposition ne devrait être placée sur eux, considérant cela comme une maladresse après le processus de restitution.
Les Restitutions de Biens Culturels saisis par les forces armées
Une autre préoccupation concerne les biens saisis par les forces armées, qui pourraient être exclus des restitutions. Le Bénin, par exemple, attend de récupérer la statue du dieu Gou en prévision de l’ouverture du musée du Vaudou de Porto Novo, prévue pour la fin de l’année prochaine.
La demande de restitution des biens culturels pillés en Afrique demeure un sujet brûlant et urgent. Les signataires appellent à une action immédiate pour que ces précieuses œuvres retrouvent leur place légitime sur le continent africain.
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