La chanteuse Maizah se retrouve au cœur d’un scandale tragique après la diffusion d’une vidéo intime sur les réseaux sociaux. Victime d’un viol filmé, elle a subi un chantage avant que les images de son agression ne deviennent virales à Madagascar. Ce drame soulève une vague d’indignation et met en lumière les violences sexuelles et la culture du blâme qui persistent dans le pays.
Un viol filmé et utilisé comme moyen de pression
Selon RFI, l’agression de Maizah aurait eu lieu en septembre 2022, après une soirée dans un bar d’Antananarivo. En état d’ivresse, la jeune artiste aurait été piégée par deux hommes qui l’auraient violée et filmée sans qu’elle puisse réagir. Quelques semaines après le drame, les agresseurs lui ont envoyé anonymement la vidéo, la menaçant de la publier si elle ne cédait pas à leur chantage.
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Un chantage insoutenable refusé par Maizah
Durant plusieurs mois, Maizah a vécu sous la menace de voir son intimité exposée. N’ayant aucun souvenir de la soirée, elle explique avoir été contrainte de faire face à un chantage incessant. Pourtant, elle a refusé de se plier aux exigences de ses bourreaux. Finalement, le 14 mars 2025, la vidéo a été rendue publique sur Facebook, provoquant un véritable tollé sur les réseaux sociaux malgaches.
Une réaction mitigée de la population
Dès la diffusion des images, les réactions ont été partagées. Une partie des internautes a immédiatement exprimé son soutien à Maizah, dénonçant un acte criminel et appelant à la justice pour la victime. Mais d’autres voix, au lieu de condamner les agresseurs, ont critiqué l’état d’ivresse de la chanteuse, sa tenue et son style artistique, reflétant ainsi une culture du blâme persistante à l’encontre des femmes victimes de violences sexuelles.
“Maizah a été violée. Point.”
Face aux tentatives de minimisation du crime, Marie Christina Kolo, fondatrice du mouvement féministe Women Break the Silence, a réagi fermement :
“Maizah a été violée. Point. Pas mal fréquenté, pas imprudente, pas trop libre, juste violée.”
De son côté, Maizah a pris la parole sur RFI pour dénoncer l’attitude de ceux qui s’attaquent à elle plutôt qu’aux coupables :
“Les gens me voient comme une artiste qui a des tatouages, qui est un peu explicite dans ses clips et ses chansons. Mais je n’étais même pas capable de dire non, je n’étais même pas capable de bouger. Sans consentement, personne n’a le droit d’abuser de qui que ce soit.”
Une réaction tardive des autorités
Alors que l’affaire prend une ampleur nationale, la ministre de la Communication et de la Culture de Madagascar a rappelé dans un communiqué que la publication et la diffusion de vidéos à caractère privé sans l’accord des propriétaires constituent une infraction punissable par la loi. Pourtant, aucune arrestation officielle n’a été annoncée à ce jour.
Une plainte déposée pour viol, chantage et diffamation en ligne
Déterminée à obtenir justice, Maizah a déposé plainte pour viol, chantage et diffamation en ligne. Son combat pourrait non seulement mettre en lumière son propre calvaire, mais aussi encourager d’autres victimes de violences sexuelles à briser le silence et à exiger des sanctions contre leurs agresseurs.
Vers une prise de conscience ?
L’affaire Maizah rappelle douloureusement que les victimes de violences sexuelles continuent d’être blâmées plutôt que protégées. À Madagascar, cette tragédie pourrait marquer un tournant dans la lutte contre l’impunité et la stigmatisation des survivantes.
Le chemin vers la justice sera long, mais la mobilisation massive autour de cette affaire pourrait inciter les autorités à agir enfin contre les auteurs de violences sexuelles et à renforcer la protection des victimes.
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