La guerre civile nigériane passée, un piège pour la nation demain? La stabilité politique et sociale du Nigéria, pays à fort potentiel économique, est d’intérêt pour toute la communauté africaine. Le ministère des Économies et des Finances et de la Souveraineté industrielle et du Numérique a écrit le 27 janvier 2025 sur son site: « Dans le scénario optimal dégagé par le NESG, la croissance économique du Nigéria serait de 5,5 % en 2025, l’inflation à 24,7 %, et le taux de change de 1 300 NGN pour 1 USD.
Participant à la cérémonie de lancement du rapport, le gouverneur de la CBN, Yemi Cardoso, a quant à lui estimé la croissance économique du Nigéria à 4,1 % en 2025, avec une baisse de l’inflation à 15 % d’ici la fin de l’année ».
Cependant, le 30 mai prochain comme les années antérieures, les célébrations de la journée de commémoration de l’indépendance de la région biafraise mobilisera une frange importante de la jeunesse de la région biafraise.
En effet, le désaccord sur le découpage administratif du pays a conduit à la proclamation le 30 Mai 1967 de l’indépendance de l’état de Biafra par le colonel Odumegwu Emeka Ojukwu face au pouvoir central fédéral dirigé par le général Yakubu Gowon. Il en résulta la guerre civile de juillet 1967 à janvier 1970.
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Une ancienne guerre civile encore dans les mémoires
Les causes d’une guerre, en lien avec l’histoire et la culture des belligérants, sont difficiles à effacer des mémoires. C’est le cas des biafrais au Nigéria qui ressentent à ce jour les horreurs de cette guerre. Plus de 17000 engins explosifs ont été déterré par l’équipe de déminage de M. Balla. Malheureusement ils font des victimes estimés à plus de 300 jusqu’à présent. Une jeune femme du nom de Kéléshi Obasi a perdue sa jambe droite en jouant avec un de ces engins pendant qu’elle était encore enfant à l’age de 10 ans.
Etant diplômé et sans emploi à 26 ans en 1998, elle s’était donnée la mission de sensibiliser sa communauté aux risques que représentent les vestiges de la guerre civile.
Le documentaliste Chike Ifedobi travaille à organiser une mémoire numérique des évènements de cette période difficile de la vie du Nigéria. Interviewé dans un reportage de France 24, le président de l’Université de N’Sukka avait partagé que le Nigéria gagnerait à valoriser les acquis militaires, technologiques et scientifiques de la guerre biafraise. Le Japon a utilisé son industrie militaire après la seconde guerre mondiale pour développera une industrie civile. Pour les biafrais et biafraises, la région biafraise est une zone de production de la richesse nationale, elle mériterait plus d’investissements locaux de l’état central.
Les populations biafraises soulignent les ressentis d’un potentiel abandon national dont le pouvoir fédérale qui devrait prendre à un niveau de sérieux plus important afin de corriger les erreurs historiques expliquant à la guerre civil. Tant que la dissension habite toujours le cœur des Biafra, face à un sentiment d’oppression, d’injustice et de mécontentement du pouvoir centrale, les velléités de sécessions subsisteront dans le temps.
L’ état nigérian à un rôle à jouer
Aujourd’hui la guerre civile est dépassée mais l’idéologie d’indépendance biafraise, soutenue par le mouvement sécessionniste tel que celui du IPOB (Le mouvement d’indépendance des peuples indigènes du Biafra), gagne une grande frange de la population surtout jeune bien que née après la guerre. Les violences des membres radicaux de ces mouvements fragilisent le tissu social du Nigéria (briser la genèse de la guerre civile).
Une politique sociale et économique d’urgence du gouvernement fédéral nigérian, non pas de répression des fractions radicales uniquement mais aussi d’impact la jeunesse afin de susciter l’appartenance nationale plus forte que l’appartenance régionale. Une des causes fondamentales de la guerre civile nigérian est l’inégalité sociale crée par le colon.
La considération des maux que décrivent les militants indépendantistes, dans cette politique en apportant une solution qui consolide l’appartenance nationale, sera un bon départ. Le gouvernement peut renforcer la justice sociale en contraignant les multinationales, des Entreprises (RSE) pétrolières à remplir les responsabilités Sociétales vis-à-vis des communautés locales touchées par l’activité pétrolière. Le jour du 30 mai, Biafra heros’s day devrait devenir le ‘ Nigeria Unity’s day ’ pour arborer les couleurs d’une journée de conscientisation national sur l’unité national, et de consolidation de la confiance sociale entre toute les régions (Nord, Centre, Sud-est, …) du Nigéria.
Guerre proxy, au détriment des biafrais et biafraises
Expatrié, lors d’interviews de France 24 en janvier 1970, le colonel Odumegwu Emeka Ojukwu atteste que la guerre civile, responsable de plus deux millions de morts par la famine suite au blocus, était une fabrication. Mais, il maque de nommer les personnes mises en cause.
Au regard des tractations de résolutions de la crise Russo-Ukrainienne, une autre interprétation de crise civile nigériane, des suites de la dénonciation de l’Etat nigérian des essais nucléaires (1960 -1961) de la France de Degaul, peut être défendue. La France avec la participation de la Cote d’ivoire de Félix Houphouët, du Gabon de Mba partageaient la volonté d’affaiblir le Nigéria.
Le soutient en armement française n’était pas suffisant car les archives historiques montrent que les biafrais ont fait preuves d’invention militaire en armements (roquet artisanal, lance roquet, ….). Il semble bien que la population biafraise était la cible, puisqu’aux heures chaudes du blocus durant la guerre civile, la croix rouge a ordonné le retrait de tout son personnel et la communauté internationale a fait preuve de silence et de cécité avant que des journalistes indépendants mettent des photos à la lumière du verdict populaire occidental. A sa mort le 26 novembre 2011, le colonel Ojukwu, héros biafrais, résidait à Londres. Sa dépouille est rapatriée au pays natal et reçoit les hommages militaires de la nation nigériane.
Avant de s’engager pour des solutions radicales, chers leaders Africains, sachez qu’elles ne conduisent pas toujours aux résultats recherchés. Le génie biafrais était un atout pour le Nigéria plus que les richesses de leur sol. Mais les ressenties des aux régions à leur endroit à allumer les braises de la guerre civile. Aujourd’hui que le ressentis des biafrais et biafraises ne soit pas un piège pour la nation Nigériane.
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