Bamby, la chanteuse franco-guyanaise au flow incisif, vient de vivre un épisode houleux en Côte d’Ivoire. Invitée sur le plateau de l’émission « Willy à Midi » sur Life TV, l’artiste s’est vue refuser l’accès par la direction de la chaîne, en raison — semble-t-il — de sa collaboration récente avec Himra, artiste ivoirien en conflit avec la même chaîne. Ce refus a rapidement enflammé les réseaux sociaux, provoquant une vague de soutien en faveur de Bamby et ravivant le débat sur l’indépendance des artistes face aux médias.
Une invitation sabotée en coulisse
Le 15 avril, Bamby devait participer à l’émission de l’animateur Willy Dumbo. Selon ses propres propos, tout était en place pour qu’elle s’exprime sur sa carrière et notamment sur son titre Gangsta en featuring avec Himra. Mais une décision de la direction de Life TV aurait tout fait basculer. « Le patron de la chaîne a catégoriquement refusé de me recevoir si c’était pour parler de mon titre avec Himra », a expliqué Bamby dans un message publié sur ses réseaux sociaux.
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Une collaboration qui dérange ?
Le titre Gangsta, issu du dernier projet de Bamby, connaît un bel accueil auprès du public ivoirien. Ce duo inattendu avec Himra, rappeur à la popularité fulgurante mais aussi figure controversée, semble avoir pesé dans la balance. Le différend entre Himra et Life TV, bien que jamais entièrement explicité, serait à l’origine de cette décision radicale. Bamby, pourtant étrangère à ces querelles, en subit aujourd’hui les conséquences.
Une artiste victime collatérale
Dans son communiqué, Bamby se dit « peinée » de cette situation. « Je ne suis pas au courant des litiges car Himra avec moi n’est que joie et respect », écrit-elle. Elle déplore que son travail artistique se retrouve freiné pour des raisons qui la dépassent. Pourtant, l’artiste insiste sur son choix de rester à sa place : « J’ai pour habitude de rester à ma place, et c’est ce que je ferai tout au long de ma carrière. »
Une prise de parole sincère
La réaction de Bamby a été saluée pour sa maturité et sa dignité. Elle n’a pas cédé à la polémique facile, mais a préféré envoyer un message d’unité. « Je suis très contente que vous soyez aussi soudés pour lui (Himra), car les médias peuvent faire et défaire une réputation », ajoute-t-elle. Une manière de rappeler que l’artiste est souvent à la merci d’enjeux médiatiques qui le dépassent.
L’indépendance artistique face aux médias
La déclaration de Bamby soulève une question de fond : jusqu’où les médias peuvent-ils aller dans leur pouvoir d’invitation ou de censure ? L’art doit-il se soumettre à des logiques internes aux chaînes de télévision, ou rester un espace libre d’expression et de création ? Le cas de Bamby relance ce débat crucial dans le paysage culturel africain.
Une artiste qui n’a pas besoin de la télé
« Vous boycottez un artiste qui n’a pas besoin de la télé », écrit Bamby. Une phrase forte, qui fait écho à une réalité nouvelle : aujourd’hui, grâce au digital, les artistes peuvent toucher leur public sans forcément passer par les médias traditionnels. Et Bamby en est un exemple. Avec plus de 220 000 abonnés sur Facebook, des millions de streams sur les plateformes, et une fanbase fidèle, elle continue d’imposer sa voix.
Gangsta : un hit ignoré par la télé mais pas par le public
Le morceau Gangsta, porté par Bamby et Himra, cartonne sur les plateformes. Le clip, l’univers visuel, le flow… tout y est calibré pour toucher la jeunesse urbaine africaine. L’ironie, c’est que ce morceau ignoré par la télé reçoit un soutien massif du public ivoirien. Les commentaires sont unanimes : le titre mérite une meilleure visibilité.
Une réaction nationale
Sur Twitter, Instagram et Facebook, les soutiens fusent. De nombreux internautes ivoiriens dénoncent une injustice flagrante. « On ne peut pas boycotter Bamby à cause de Himra, c’est injuste », lit-on régulièrement. Certains vont plus loin en appelant à boycotter la chaîne elle-même pour protester contre ce qu’ils estiment être un abus de pouvoir.
Un tournant pour la carrière de Bamby ?
Ironiquement, ce refus pourrait bien jouer en faveur de Bamby. Elle gagne en visibilité, en crédibilité, et en capital sympathie. Ce coup de projecteur imprévu pourrait marquer un tournant dans sa carrière en Afrique francophone. Comme elle le dit elle-même : « Les Ivoiriens, vous êtes plus puissants que ça, donc je ne crains rien. »
Une artiste au parcours solide
Originaire de Guyane, Bamby s’est imposée comme l’une des figures du dancehall francophone. Révélée par des titres comme Run di place ou Give it to me, elle enchaîne les projets ambitieux. Son dernier opus Muse confirme sa capacité à fusionner les styles tout en conservant une identité forte. Avec Himra, elle franchit une nouvelle étape dans son rayonnement continental.
Conclusion : Bamby, une muse malgré tout
Bamby n’a peut-être pas été reçue à Life TV, mais elle a conquis le cœur du public ivoirien. Son discours posé, sa fidélité à ses principes, et son engagement artistique sans faille font d’elle une figure à suivre de très près. Elle prouve que le talent et la sincérité peuvent triompher même sans projecteurs. Et dans cette affaire, une chose est claire : Bamby n’a pas dit son dernier mot.
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