L’affaire dite de «woubi» (terme péjoratif pour désigner les homosexuels) secoue actuellement la société ivoirienne et fait couler beaucoup d’encre sur les réseaux sociaux. Plusieurs personnalités publiques et figures politiques se sont exprimées sur cette polémique, exprimant des positions diverses. Tandis que certains dénoncent vigoureusement cette pratique, perçue comme contraire aux valeurs et aux mœurs africaines, d’autres appellent à la tolérance et à la non-violence contre les personnes LGBTQ+.
Dans ce contexte tendu, la chanteuse et désormais prédicatrice Claire Bahi, autrefois proche de DJ Arafat, a pris la parole, évoquant le nom de son défunt ami. Ses propos, rapportés par notre confrère Vozmagazine.net sur sa page Facebook, n’ont pas manqué de susciter des réactions.
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DJ Arafat, un symbole de contestation ?
Claire Bahi, connue pour son franc-parler et ses positions sans compromis, a déclaré : « Si Arafat DJ était là, je ne pense pas que le phénomène de woubi aurait prospéré, parce qu’il ne garde rien pour lui, que tu sois ministre, etc., il fait sortir la vérité. » Selon elle, DJ Arafat, en raison de son influence et de son caractère fougueux, aurait été un farouche opposant à cette « mode » qui, selon certains, serait en train de prendre de l’ampleur en Côte d’Ivoire.
Elle a également félicité certaines personnalités telles qu’Aya Robert et Makosso, ainsi que d’autres figures médiatiques, pour leur combat contre la normalisation de ce qu’ils considèrent comme une « dérive morale », en particulier contre l’activiste Cécilia Altamira, souvent pointée du doigt dans les débats autour de cette affaire de woubi.
Une société divisée par une affaire de woubi
Ces déclarations arrivent à un moment où la Côte d’Ivoire est confrontée à un débat de fond sur la reconnaissance des droits des homosexuels et la protection contre les violences homophobes. La sortie de Claire Bahi met en lumière la division de la société ivoirienne sur ce sujet sensible des woubis. Les défenseurs des droits LGBTQ+ appellent à une société plus inclusive, alors que certains groupes religieux et conservateurs revendiquent le respect des « valeurs africaines ».
Pour de nombreux observateurs, la situation actuelle reflète un choc des cultures entre une modernité de plus en plus marquée par la mondialisation, prônant plus de tolérance, et un traditionalisme ancré dans des valeurs perçues comme immuables. Le discours de Claire Bahi, en utilisant la figure de DJ Arafat, rappelle combien ce dernier était un personnage clivant, mais aussi fédérateur, dont l’absence laisse un vide dans la société ivoirienne.
Entre soutien et controverses
La prise de position de Claire Bahi a été saluée par certains comme un acte de courage. Ses détracteurs, cependant, critiquent ce qu’ils perçoivent comme une incitation à l’intolérance. Le phénomène « woubi » est complexe et englobe une réalité sociale méconnue de nombreux Ivoiriens. Pour certains, l’homosexualité est une menace pour la cohésion sociale ; pour d’autres, c’est une question de liberté individuelle et de droits humains.
La mention de DJ Arafat dans cette affaire ne fait qu’intensifier les débats. Certains estiment qu’utiliser l’image du célèbre chanteur disparu pour justifier une position anti-LGBTQ+ est inapproprié, tandis que d’autres estiment que cela reflète exactement ce qu’aurait été son positionnement.
Un combat sur tous les fronts
À mesure que l’affaire « woubi » gagne en visibilité, les prises de position se multiplient et polarise davantage l’opinion publique. Les réseaux sociaux deviennent le terrain de vifs échanges, parfois violents. À cet égard, les appels à la tolérance et à la compréhension, malgré les divergences culturelles et religieuses, sont de plus en plus nécessaires pour éviter une escalade de la violence.
Les défenseurs des droits des minorités sexuelles rappellent que le respect des droits humains doit être universel et que la violence n’est jamais une réponse appropriée aux différences. Ils soulignent également que les figures publiques, comme Claire Bahi, ont la responsabilité de modérer leurs propos pour ne pas alimenter les tensions.
Conclusion
L’évocation du nom de DJ Arafat dans cette affaire illustre la complexité des débats sur la question de l’homosexualité en Côte d’Ivoire. Alors que la société ivoirienne cherche son équilibre entre modernité et tradition, la controverse autour du phénomène « woubi » souligne la nécessité d’un dialogue constructif et inclusif. Le défi reste de taille : concilier des valeurs culturelles profondément enracinées avec l’évolution des droits humains à l’échelle mondiale.
L’affaire ne semble pas près de se clore, et il appartient désormais à chaque acteur de jouer un rôle apaisant pour éviter que la situation ne dégénère. Quant à l’héritage de DJ Arafat, il continue, même après sa mort, de polariser les débats sur des questions sociétales fondamentales.
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