Le haoussa devient langue nationale au Niger, reléguant le français au statut de langue de travail. Ce bouleversement linguistique, officialisé par la nouvelle Charte de la refondation signée le 26 mars 2025 par le président Abdourahamane Tiani, redéfinit les rapports entre langues locales et héritage colonial, et marque un tournant inédit dans l’histoire du pays.
Une réforme constitutionnelle aux résonances culturelles fortes
Le haoussa devient langue nationale dans un contexte de refondation politique post-coup d’État. Le texte constitutionnel, fruit des assises nationales de février dernier, a été publié au Journal officiel et remplace la Constitution suspendue après la prise de pouvoir militaire du 26 juillet 2023.
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Le haoussa devient langue nationale : de l’oralité à la reconnaissance officielle
Longtemps utilisé dans la vie quotidienne, le commerce et les médias locaux, le haoussa devient langue nationale et accède désormais à un statut institutionnel. Il sera employé dans les communications officielles et pourrait progressivement être introduit dans les sphères éducatives et administratives.
Une mise à l’écart du français
La mesure phare de l’article 12 de la nouvelle Charte stipule que le français, auparavant langue officielle, est dorénavant cantonné à un rôle technique : celui de langue de travail. Ce changement illustre une volonté de rompre avec le passé colonial et de valoriser les langues nationales, au premier rang desquelles figure le haoussa.
Une tendance à la montée en puissance des langues africaines
Ce changement ne concerne pas uniquement le Niger. Il s’inscrit dans une dynamique plus large de plusieurs pays africains visant à redonner aux langues locales leur place dans la gouvernance, l’éducation et les médias. Mais ici, le haoussa devient langue nationale avec une portée particulièrement symbolique.
Une identité linguistique consolidée
La décision conforte le sentiment d’appartenance culturelle de millions de Nigériens. En faisant du haoussa une langue nationale, le gouvernement répond à une demande ancienne de reconnaissance identitaire et de souveraineté culturelle.
Une mise en œuvre progressive mais stratégique
Selon les autorités, la transition vers un usage élargi du haoussa se fera progressivement. Des programmes de formation des agents publics et des initiatives de traduction des textes officiels sont déjà en cours. Car le haoussa devient langue nationale, mais la mise en œuvre concrète reste un défi logistique.
Le rôle des médias et de l’éducation
La télévision nationale et les stations de radio ont déjà commencé à intégrer davantage de contenus en haoussa. Des réflexions sont également en cours pour adapter les manuels scolaires et former les enseignants. Le but est que le haoussa devienne langue nationale dans les faits autant que dans le droit.
Réactions contrastées
Si une majorité des citoyens se réjouit de ce retour aux racines, certains intellectuels s’inquiètent d’une mise à l’écart brutale du français, perçue comme une langue d’opportunité sur le plan international. Toutefois, les autorités rassurent : le français reste enseigné, mais il ne dominera plus les autres langues.
Une politique linguistique assumée
Le gouvernement nigérien assume cette orientation souverainiste, affirmant que la reconnaissance du haoussa vise à mieux refléter la diversité linguistique du pays tout en renforçant l’unité nationale.
Le haoussa devient langue nationale : un symbole politique fort
Au-delà de la langue, ce choix reflète une nouvelle ère politique. Le haoussa, en devenant langue nationale, devient aussi le porte-étendard d’un projet de société : celui d’un Niger qui entend se réapproprier son destin.
Une réforme qui pourrait inspirer d’autres pays
Le Niger ouvre la voie à une réforme linguistique profonde en Afrique francophone. La reconnaissance du haoussa comme langue nationale pourrait inciter d’autres pays à revaloriser leurs langues locales pour affirmer leur souveraineté culturelle.
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