Prison civile de San Pedro : les internautes divisés face à une priorité qui interroge

Prison civile de San Pedro

Prison, c’est le mot-clé qui alimente la toile depuis l’inauguration de la nouvelle maison d’arrêt civile de San Pedro, en Côte d’Ivoire. Construite sur un vaste terrain de 7 hectares, avec une capacité d’accueil de 500 détenus, cette prison flambant neuve suscite un large débat au sein de l’opinion publique. Entre applaudissements, critiques acerbes et ironies mordantes, les internautes ont laissé exploser leurs ressentis, révélant ainsi des fractures profondes dans la perception des priorités nationales.

Une prison moderne… mais controversée

À première vue, la prison de San Pedro pourrait symboliser un progrès dans la gestion du système carcéral ivoirien. Pourtant, dès son annonce, cette prison a déclenché une vague de réactions. Dans un pays confronté au chômage massif, à la précarité grandissante et à des services sociaux fragiles, certains s’interrogent : fallait-il vraiment investir dans une prison plutôt que dans des écoles, des hôpitaux ou des usines ?

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Des internautes qui saluent l’initiative

Parmi les voix favorables, Baba Sagnon voit dans cette prison une opportunité d’initier des programmes de réinsertion. Il suggère que les prisonniers soient impliqués dans des activités agricoles, comme cela se fait dans certains pays africains, pour leur permettre de contribuer à la société tout en apprenant un métier.

D’autres dénoncent une priorité mal placée

À l’inverse, Samoudine Nassoro adopte un ton ironique en comparant la politique ivoirienne à celle de pays plus industrialisés : « Les autres construisent des usines, vous construisez des prisons. Vive ADO 2025 ! » Une pique directe à la présidence, qui, selon lui, ferait fausse route dans ses investissements.

Une infrastructure qui pose question

Ange La Vie, elle aussi, s’interroge sur la pertinence du choix : « Et si l’argent servait à construire des usines pour réduire le chômage ? » Un questionnement légitime qui met en perspective les besoins prioritaires de la population, notamment les jeunes à la recherche d’emploi.

Des interprétations politiques

Dans une lecture plus politisée, Bi Tah Doh voit dans cette prison un message indirect à l’opposition : « On va réserver ça pour la rébellion de 2002 et les militants non modérés ! » Un commentaire qui témoigne d’un climat de suspicion et d’instrumentalisation possible de l’outil judiciaire à des fins partisanes.

Des réactions teintées de sarcasme

Des internautes comme Charles Aubin ou Ibrahim Sanogo n’ont pas manqué d’ajouter une touche de sarcasme à la discussion. Tandis que Josef Obiang ironise sur la superficie du lieu : « 500 détenus sur 5 hectares… Ils seront dans un manoir ! », remettant en cause la nécessité d’un tel luxe pour une prison.

Un débat révélateur

Ce débat autour de la prison civile de San Pedro met en lumière un clivage entre ceux qui pensent modernisation du système judiciaire et ceux qui crient à la mauvaise gestion des ressources publiques. Il témoigne aussi d’une attente forte de la population : celle de voir l’État répondre aux urgences sociales, économiques et éducatives.

L’amélioration des conditions carcérales, une urgence ?

Il est vrai que les conditions de détention en Côte d’Ivoire ont longtemps été dénoncées par les ONG. Surpopulation, insalubrité, violences… Si cette prison est pensée comme un modèle de dignité et de réhabilitation, elle pourrait ouvrir la voie à une réforme salutaire du système pénitentiaire.

Une infrastructure qui interroge les priorités

Mais le timing de l’annonce et la symbolique de ce type de chantier posent problème pour beaucoup. Dans une période où les besoins sociaux explosent, la prison devient un symbole de choix politiques controversés.

Et maintenant ?

Alors que les débats en ligne continuent, une chose est sûre : la prison de San Pedro n’est pas qu’un bâtiment. Elle est devenue un symbole des tensions sociales, des frustrations populaires et du besoin urgent d’un dialogue entre les gouvernants et les citoyens sur ce que doivent être les priorités nationales.

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